Afin de profiter au maximum de ce que ce merveilleux pays a à offrir, je décide de prendre part à un tour organisé. Cela sera bien plus facile que de le visiter par moi-même. L’auberge dans laquelle je suis me propose plusieurs offres et, après quelques hésitations, j’irai dans le désert de Gobi pendant 7 jours. Le départ étant fixé au lendemain matin, j’ai donc la journée pour visiter Oulan Bator. Cette ville rassemble près d’un millions d’habitants, soit le 1/3 de la population mongole! Selon l’OMS, Oulan Bator est la seconde ville la plus polluée au monde. Entre les détritus qui jonchent le sol et une circulation infernale, on comprend vite pourquoi… L’architecture, de type soviétique, est vieille et peu accueillante. Vous l’aurez compris, ce n’est pas une ville où je poserais mes valises!
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Afin de payer le tour, je vais retirer de l’argent dans un distributeur en ville. Le prix étant de 1’400’000 tugrik, l’appareil ne voulant pas me donner plus de 200’000 par retrait, je vous laisse faire le calcul du nombre de fois où je me suis amusé à mettre ma carte dedans ainsi que la taille de mon porte monnaie étant donné qu’il ne me donne que des billets de 20’000…
A 09:00, nous partons de notre auberge. Notre moyen de locomotion n’est autre qu’un « Russian van » de type UAZ-452, datant des années 70. Véhicule indestructible, plus ou moins confortable selon son aménagement. Etant donné qu’il est prévu pour 6 personnes et que nous sommes uniquement 3, nous avons bien de la place pour se mettre à l’aise.
Après avoir quittés Oulan Bator, nous nous arrêtons pour acheter quelques provisions (surtout des choses qui ne nourrissent pas du genre chips, biscuits, snickers, cacahuètes, chleks…) puis nous roulons en direction du désert de semi-Gobi. Comme il est déjà l’heure de dîner, nous nous arrêtons au bord de la route dans une yourte (la première!). Etant végétarien, avant de partir, j’ai fait part de cette information à notre guide et elle m’a dit qu’il n’y aurait pas de problème. Alors première expérience? Hé bien concluante! Je mange une énorme assiette de nouilles avec des patates, des carottes et du chou. Lorsqu’on voit la cuisine au début, on a souci. Mais au final cela s’avère être très bon! Nous reprenons la route et nous faisons un stop dans un massif granitique appelé Baga Gazriin Chuluu.
En repartant, nous croisons la route de dizaines de chameaux, l’occasion pour moi de faire un selfie avec l’un d’entre-eux qui se prête volontiers au jeu 🙂
Quelques instants plus tard, nous arrivons à notre premier campement. 5 yourtes disposées au milieu de nulle part. J’en profite pour monter sur une petite bute pour prendre quelques photos et redescends une heure plus tard pour souper. Au menu : du riz, un oeuf au plat, de la ratatouille et des patates. Le tout préparé avec un réchaud à gaz, je n’aurais pas demandé mieux!
Nous dormirons toutes les nuits dans des yourtes chez des familles nomades. Elles disposent d’une yourte spécialement aménagée pour les touristes tels que nous. C’est un confort très spartiate, un matelas épais comme une feuille de papier sur des planches en bois et voilà, t’as ton lit! Autant dire que le lendemain quand tu te réveilles, tu sais tout de suite si tu as dormi sur le côté 🙂 Les lits sont disposés dans le pourtour de la yourte. Il y en a 4, parfois plus. Leurs toilettes sont toujours situées à une cinquantaine de mètres du camp et se résument en un trou entouré de 4 planches. Autant dire que tu joues pas à Candy Crush quand t’es aux chiottes! 😀
Il n’y a pas grand chose à faire une fois le soleil couché et comme j’ai oublié mon UNO à l’auberge… J’en profite pour un peu lire puis à 20h45, on éteint la lumière et on essaie de dormir. Il fait (très) froid durant la nuit mais emmitouflé dans deux sacs de couchage, c’est supportable.
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Réveil programmé sur 07:30, debout à 08:00, petit déjeuné à 08:30 puis on lève le camp à 09:00. Voilà le programme plus ou moins défini de chaque matin 🙂 On reprend donc la route à 09h00, les paysages rocailleux défilent sous nos yeux, les pistes sont parfois bonnes mais très souvent défoncées. Il n’est pas rare de rencontrer des troupeaux de chevaux, de chèvres ou de chameaux au milieu de la route! Vers 11h00 nous traversons la plus grande ville du semi-Gobi, une ville d’environ 50’000 habitants. Par ville j’entends une route principale en macadam puis toutes les autres rues en sable. En sortant, nous empruntons une route rectiligne interminable qui monte et qui descend. Avec une vitesse max estimée à 70km/h (le compteur ne fonctionne pas), c’est long, boring même.
On s’arrête prendre le lunch dans un petit resto. Cette fois ce sera riz+carottes+patates+choux et des sushis riz+cornichons. Encore une fois c’était très bon. Mais pourquoi toujours ces légumes? Tout simplement car rien d’autre ne pousse dans cette région aride. Quelques long kilomètres plus tard, nous arrivons dans un magnifique endroit du nom de Tsagaan Suvarga. Un site fait de roches calcaires blanches et rouges qui ont été érodées par le vent et l’eau. Nous descendons à l’intérieur d’un petit canyon et nous nous retrouvons en train de marcher sur ces monticules.
20 minutes plus tard, nous arrivons à notre campement. Puisqu’il n’est que 16h00, je pars un peu explorer les alentours. Je me rends vite à l’évidence qu’il n’y a rien! Je retourne au campement, soupe et fais quelques photos.
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Comme hier, on part aux alentours de 09h00. On emprunte des pistes de sable et une route pour arriver à Dalanzadgad, la capitale du désert de Gobi. Chanceux que nous sommes, nous avons (enfin) la possibilité de prendre une douche qui nous coutera quand même la bagatelle somme de CHF 1.00! Ensuite on dîne, on fait quelques achats (toujours de la nourriture très saine ;)) puis on se dirige vers Yol vallée, une zone protégée depuis 1965. Nous marchons à l’intérieur d’un canyon avec des falaises très impressionnantes. A certains endroits, le canyon se rétrécit et devient très étroit. On peut encore y trouver de la glace en été, jusqu’en juillet mais qui disparaît totalement en août. Tant pis pour moi j’en verrai pas 🙁 Malgré cela, c’est vraiment magnifique, on a la chance d’apercevoir des bouquetins ainsi qu’une multitude de petits hamsters partout!
En sortant du parc, nous visitons encore le musée puis nous nous dirigeons vers le troisième camp, situé à 5min de là.
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Aujourd’hui, je décide de me lever à 6h00 pour monter au sommet d’une colline afin de contempler le lever de soleil. Je me retrouve au sommet avec 3 chiens qui s’émerveilleront avec moi devant ce magnifique paysage.
Lorsque je ne vois plus rien, je décide de redescendre et j’ai de la chance (encore une fois) car les nomades se préparent à traire les chèvres. J’en profite bien évidemment pour regarder la manière dont ils procèdent. Tout d’abord ils les séparent de leurs petits puis ils les attachent un à un avec une seule corde. Une chèvre dans un sens puis la suivante dans l’autre et ainsi de suite jusqu’à avoir une rangée d’environ 50 animaux.
Au programme aujourd’hui, nous allons voir les dunes de sable de Khongor. Ce sont les dunes parmi les plus impressionnantes du pays. Elles peuvent mesurer jusqu’à 300m de haut et s’étendent sur plus de 100km de long et 12km de large. Les pistes de sable que nous empruntons jusque là sont très mauvaises. Après quelques heures de conduite, nous nous arrêtons au sommet d’une petite colline pour dîner. Notre guide nous prépare un bon petit repas que nous dégustons avec une très belle vue sur les dunes au loin.
On continue le chemin pour arriver, 2h plus tard, dans un campement au pied des dunes. On est invité dans la yourte des nomades et, une fois assis, ils nous tendent un verre de ce qui pourrait bien être du lait (mais du lait de quoi?? y’a pas de vaches!). Afin de ne pas paraître mal poli et surtout car je suis curieux, je goûte : Le lait de jument fermenté (2% d’alcool), c’est de loin pas ma boisson favorite!!
Après cette expérience culinaire, une autre expérience nous attend : un tour en chameau d’une heure! Déçu au début que ça ne dure que si peu de temps, je serai content au bout de celle-ci d’en redescendre. Marcher dans le désert au milieu de rien n’est pas très intéressant et en plus ça fait mal aux fesses et ça avance pas vite! Non je ne me plains pas 🙂 Je dis juste que… Ha oui et en plus le chameau qui se trouve à ma droite a le rhum et éternue tout le temps, du coup je pense avoir pris une quinzaine de douches en une heure! C’est agréable, surtout quand on sait que la prochaine (avec de l’eau cette fois) sera dans 3 jours 🙂 C’était quand même super sympa et on a beaucoup ri avec notre guide!
En début de soirée, avant que le soleil ne disparaisse à l’horizon, on se rend au pied des dunes en van. On enlève les chaussures et c’est partit pour l’ascension d’un énorme tas de sable! C’est un vrai challenge que d’arriver à avancer. Le sable est très fin et glisse sous chacun de mes pas, ce qui rend le travail compliqué! Surtout qu’il y a un dénivelé de 150m environ et que je veux absolument arriver en haut avant le coucher de soleil! Je donne tout et arrive finalement en haut, complètement essoufflé mais tellement heureux de pouvoir contempler ce paysage qui est sans doute le plus magnifique de tout le voyage jusqu’à présent dans ce désert! Le coucher de soleil auquel nous assistons est juste IN-CROY-ABLE! Je ne sais pas si les photos peuvent rendre la beauté de ce que nous avons vu…
Après s’en être mis plein les yeux, il a bien fallu redescendre! C’était juste un pur moment d’amusement que de courir sur une pente à 70° (d’après mes calculs géométriques)! Pour des raisons de sécurité (du matériel), je n’ai pas pris le risque de sortir l’appareil photo ou la caméra pour immortaliser ça… mais croyez-moi on était tel des enfants 🙂
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Durant cette 5ème journée, nous avalons les kilomètres pour arriver à Bayanzag, connu aussi sous le nom des falaises de feu. C’est un site où de nombreux squelettes et oeufs de dinosaures ont été trouvés tels que ceux d’un Velociraptor (les amoureux de Jurassic Park reconnaitront 🙂 ).
Pour la petite histoire, c’est un paléontologue américain du nom de Roy Chapman Andrews qui a découvert cette région en 1920 et qui lui a donné ce nom. C’est également de lui qu’a été inspiré le personnage d’Indiana Jones!
Petite parenthèse culturelle fermée, nous marchons et découvrons à chaque tournant, derrière chaque rocher de nouveaux paysages.
Nous nous dirigeons ensuite vers notre camp pour y passer la nuit. A ma grande surprise, nous arrivons dans un superbe petit oasis, avec une rivière qui coule juste derrière notre yourte. Comme le soleil brille encore généreusement dans le ciel, il ne me faudra pas plus de 3 min pour sauter dans l’eau! Légèrement froide mais quand même moins que ma dernière expérience dans le lac Baïkal! Vu la profondeur de l’eau, j’oublie tout de suite la crawl et la brasse…
Après ce petit rafraîchissement, je rencontre deux allemandes et un couple d’australiens avec qui je passe la soirée à jouer au UNO! Oui ils avaient prévu le coup, eux… 🙂
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Comme je n’arrive pas à garder les yeux fermés, je décide de me lever à 05h30 et de partir à 6h00 pour faire une petite randonnée. J’aperçois un sommet au loin qui a l’air faisable en 2h de marche. Je me lance donc dans sa direction et, arrivé en haut, j’ai une superbe vue dégagée à 360°.
Lorsque je redescends, je passe à coté de quelques yourtes et contemple, avec désarroi, la tonne de déchets éparpillé à même le sol… Je n’ai pas pris la peine de prendre toutes les autres décharges à ciel ouvert dans les autres parties du désert car oui, c’est partout comme cela… C’est déplorable mais je crois que personne n’est jamais venu ici éduquer les populations locales sur le comportement à avoir avec les déchets. Je ne parle pas du tri des déchets, ça c’est encore une autre histoire! Partout le long des routes, des pistes, on retrouve des bouteilles, des canettes, des éléments de moteur, des pneus etc. et on ne peut malheureusement que le constater…
Après avoir pris un bon petit déjeuner, on part visiter les ruines d’un temple bouddhiste. Je vous épargne tout le coté historique et culturel de ce lieu car pour être franc je ne me souviens de rien! Un petit gars fort sympathique et très habitué aux touristes nous accompagne. Je profite de son jeune âge et de sa naïveté pour lui faire porter mon sac! 😉 Haha mais nooon n’allez pas croire ça! Ça lui faisait juste plaisir!
On dit au revoir à tout ce petit monde et on repart en direction de notre dernière destination. Aujourd’hui est un peu spécial car contrairement à tous les autres jours où nous avons dormi dans des familles disposant de yourtes pour touristes, nous allons dans une famille choisie au hasard. C’est donc notre chauffeur qui a la tâche de chercher une famille nomade quelconque et de lui demander de nous héberger pour la nuit. Après une première tentative ratée, nous atterrissons dans un petit campement de quelques yourtes qui m’a l’air vraiment bien sale! On entre dans la yourte familiale et là ils nous proposent des petits biscuits en forme de fleur. Je me laisse tenté : j’aurais pas dû! C’était juste, pardon pour l’expression mais dégueulasse! Heureusement, étant un peu méfiant je ne l’avale pas entier. J’apprends par la suite que c’est des biscuits au lait de jument. Si j’avais su j’en aurais pris quelques uns afin de vous les envoyer pour que vous jugiez par vous-même 🙂
La famille est très gentille et nous laissera leur yourte pour la nuit, eux iront dormir ailleurs. Nous préparons le souper avec notre guide : des dumplings aux légumes, un plat typique asiatique fait de farine et d’eau pour la pâte puis fourré avec des légumes, le tout cuit dans de l’huile. Attention la manière de les refermer est tout un art! Après quelques essais désastreux, ça commence de ressembler à quelque chose.
Désert de Gobi J7 (et dernier)
Le but de se retrouver dans une famille, que j’appellerai « sauvage », est également de participer à une de leur tâche quotidienne : la traite des chèvres. Ce matin, nous accompagnons donc la famille à l’intérieur de l’enclos où se trouvent toutes les chèvres. Une fois attachées (par le même procédé que la dernière fois), nous pouvons exercer nos talents sur l’une d’entre elles! C’était une expérience très sympathique!
Après cela, je fais encore quelques photos avec les enfants et c’est déjà l’heure de repartir en direction d’Oulan Bator…
Vers 16h, me revoilà à l’auberge, content de retrouver un vrai lit mais surtout une bonne douche chaude!
Ces quelques jours passés dans le désert furent vraiment magnifiques. J’aurai :
- vu des superbes paysages et couchers de soleil
- rencontré des familles très accueillantes avec des enfants toujours souriants
- vu des chameaux, des chevaux sauvages et des très gros oiseaux
- trait une chèvre
- essayé les toilettes plein air
- dormi dans une yourte
- gouté au thé au lait salé et au lait de jument fermenté
- mangé un biscuit dégueulasse
- eu chaud, froid
- escaladé une dune
- et plein d’autres choses encore!
Je vous donne rendez-vous en Chine pour de nouvelles aventures!
A bientôt les amis.