Le Cambodge… Voilà encore une destination où je n’avais pas prévu d’aller! Enfin disons que j’en avais eu l’idée mais rien de concret. J’avais prévu de mettre les voiles sur les Philippines mais une rencontre que j’avais faite au Laos en aura décidé autrement. C’est donc après deux semaines passées au Vietnam que je prends un bus depuis Hoi An pour me rendre à Pleiku, toujours au Vietnam.
Là je monte dans un second bus qui me fera passer la frontière sans encombre, sans dessous de table, vraiment tout simplement. (Ci-dessous, la route entre les deux frontières…)
Et voilà pour 30$, une nouvelle page se remplit dans mon passeport! Welcome in Cambodia! Le bus me reprend et m’amène jusqu’à Banlung où se trouvent Caroline et Elodie, mes copines pilotes et co-pilotes du Laos. C’est donc avec elles que je décide de parcourir mon dernier pays d’Asie.
Ratanakiri
Banlung donc, cette ville n’a pas énormément de charme mais elle se situe dans la région de Ratanakiri (nord-est) et est le départ des quelques treks organisés dans la jungle et sur les collines verdoyantes aux alentours. A coté de cette ville se trouve également un magnifique lac volcanique circulaire aux eaux claires, le Yak Loum Lake. (Photo source inconnue)
On a tenté de trouver un peu de fraîcheur en nous baignant mais l’eau ne devait pas faire moins de 30°C… Et quand il fait quelque chose comme 36°C, on ne refuserait pas quelques degrés en moins! Bon en attendant c’était incroyable de se trouver dans un lac parfaitement rond et entouré d’une forêt dense…!
Phnom Penh
Après avoir passé une journée à Banlung, on met le cap sur la capitale Phnom Penh. Cette ville est en plein essor et on y trouve aujourd’hui quelques centres commerciaux qui se battent pour avoir un peu d’espace entre les détritus qui jonchent le sol et les vieux bâtiments qui tombent en ruine. On trouve déjà beaucoup de déchets partout dans les campagne mais ici c’est un doux mélange d’odeurs et de sacs poubelles déversés…
De plus, dans l’armée suisse, il y a une devise que j’ai pu appliquer durant une bonne partie de mon service qui est : Courir pour attendre, attendre pour courir. He bien j’ai à peu de chose près ressenti le même sentiment dans cette ville en me promenant en scooter. Enormément de circulation, de monde partout et l’impression d’être en permanence dans un immense rush alors que lorsqu’on regarde autour de soi, la grande partie des habitants ne font pas grand chose (pour ne pas dire rien…).
Comme un peu partout en Asie du Sud, on trouve beaucoup de marchés où s’entassent des centaines de stands qui vont du coiffeur au boucher en passant par le bijoutier ou encore le vendeur de chaussettes… C’est d’ailleurs là que j’ai vu les pires horreurs au niveau de la condition des animaux à finir dans vos assiettes, vous carnivores. Je n’en dirai pas plus à ce sujet mais je pense que les grands mangeurs de poisson et viande devraient être obligés de voir ce que j’ai vu, peut-être qu’ils arrêteraient de fermer les yeux? Bref, je suis pas là pour faire mes théories de végétarisme 🙂
Bon à Phnom Penh on a quand même fait une visite culturelle assez intense. Allez avant de vous en raconter plus c’est le moment de placer ma minute histoire!
Le Cambodge a été colonisé par les Français de 1863 à 1954, période durant laquelle ils mettent en oeuvre un programme de reconstruction du pays. C’est en 1954 que le Cambodge est reconnu comme indépendant. Après l’indépendance le pays connaît une période calme et heureuse sous le règne de Roi Sihanouk et avec une politique de neutralité.
Les Khmers, qui sont les habitants du Cambodge, respectivement l’ethnie principale du pays (90%) ont par la suite vécu une grande misère. C’est en effet en 1970 que le Général Lon Nol renverse le pays par un coup d’état. C’est alors qu’une nouvelle période commence : celle du chaos. Le pays devient une sanglante dictature menée par le régime des Khmers Rouges (surnom donné au mouvement politique communiste et militaire radical). Le plus grand drame que connait le pays est le génocide mené par le gouvernement hostile aux intellectuels, minorités ethniques, citadins et Vietnamiens. On estime à 3 millions le nombre de personnes (bébés, enfants, femmes et hommes) assassinées en l’espace de 4 ans… Cet épisode met le pays à genoux et laissera des cicatrices visibles à vie. En 1979, l’armée vietnamienne débarque au Cambodge et met un terme à ce massacre. Elle arrive à stabiliser le pays et en 1990 elle se retire du pays et transmet le relais à l’APRONUC (Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge) qui reconstruit le Royaume en instaurant une nouvelle période de paix et de démocratie.
Voilà maintenant vous en savez un peu plus.
Cette visite culturelle n’est autre que les « Killing Fields » ou les champs d’exécution. Une sorte de camp d’extermination ou de concentration comme les allemands savaient, eux aussi, bien le faire… L’audioguide qu’on reçoit à l’entrée est très explicatif et nous apprend toutes les horreurs de ce lieu.
Beaucoup de bâtiments ont aujourd’hui disparu car les habitants des alentours sont venus récupérer tous les matériaux de construction lors de la fermeture du camp. Après plus de deux heures d’explications, de visions, et d’interrogations, on en ressort bouleversé. Comment est-ce possible d’en arriver à un point de vouloir exterminer des habitants du même pays sous prétexte qu’il ou elle est médecin? pianiste? enseignant? Fort heureusement le pays a su remonter la pente mais il n’oubliera jamais…
On y trouve également le mémorial qui rappelle cette période et qui renferme des milliers de crânes humains retrouvés dans les fosses.
Voilà à Phnom Penh nous n’y sommes restés qu’une journée complète. Une autre activité, cette fois très amusante, aura été de louer des scooters et de rouler sauvagement et sans règles dans ses rues! 🙂 Puis encore une dernière, celle de faire le plein de pains au chocolat, croissants et autres pâtisseries (merci la colonisation :))!
Sud du Cambodge
Nous prenons ensuite un bus pour Sihanoukville, dans le sud du pays au bord de l’eau du Golfe de Thaïlande. Nous retrouvons des amis à une guesthouse très familiale : Mi Casa tenue par un couple de Français. La petite ville possède de très jolies plages dont Otres Beach ainsi que de nombreux bars et restaurants. C’est un peu the place to go pour manger de la bonne cuisine de chez nous et faire la fête. Avec toute l’équipe de la guesthouse nous nous rendons sur la petite île de Koh Ta Kiev.
Imaginez : 5 bungalows, un petit coin de plage et nous. Un semblant de paradis non?! On passe la journée à profiter de la vie et de ces petits moments qui nous font nous sentir en vacances!
Mais les vacances ne sont pas finies 😀 Après avoir remis les pieds sur terre à Sihanouk, nous reprenons un bateau quelques jours après pour nous rendre sur l’île de Koh Rong Samloem. Je vous parlais d’un coin de paradis avant? Oubliez…. C’est ici le paradis!! Il y a certes quelques bungalows de plus et donc de touristes mais contemplez les photos et vous me donnerez forcément raison! Du sable blanc, une eau turquoise à 31 degrés… Ici mon programme était très chargé : se lever – déjeuner – free time – dîner – free time – souper – dodo… dure la vie je sais (en même temps je profite je pourrai bientôt plus vous embêter avec ça!)…
J’ai également pu mettre en pratique mes talents d’artistes 😉
Et lui c’était notre ami dans le bungalow :
Après ces quelques jours passés sur cette île, je fais deux plongées avec Caroline. Les spots sont sympas mais malheureusement la visibilité n’est pas exceptionnelle… On prend cependant plaisir à explorer les fonds marins, contrairement aux 3h passées sur le bateau qui nous ramène sur la terre ferme… moi qui croyait être à l’abri du mal de mer!
Comme ça faisait très longtemps que je n’avais plus fais la cuisine et qu’il me restait toujours mon paquet de röstis venu direct de Suisse, avec Caroline on se met au défi de faire une rencontre culinaire entre la Suisse et le Sud de la France! En moins de deux on se retrouve dans la cuisine de la guesthouse en train de préparer des röstis avec une poêlée de petits légumes aux senteurs provençales et fraîchement achetés au marché l’après-midi même! Un résultat plutôt pas mal! Après des semaines de fried rice et fried noodles, un peu de saveurs de chez nous nous a fait le plus grand bien 🙂
Et comme en plus c’est le jour de la Saint-Patrick, he bien on décapsule également quelques bières 🙂
Après Sihanoukville, on prend un minivan qui nous emmène à Kampot, à deux heures à l’est, toujours sur la côte. Cette ville est connue pour sa production de poivre, réputé comme étant l’un des meilleurs au monde! Ici, pas de bungalows au bord de l’océan mais au bord de la rivière. Encore un endroit très reposant. Nous faisons deux visites aux alentours, la première : le petit village de Kep qui était anciennement et jusqu’en 1960, la station balnéaire prisée par les colons français et la haute société cambodgienne. Aujourd’hui ce n’est plus le cas mais certaines familles perpétuent encore la tradition. C’est devenu le village de la pêche aux crabes, oui encore un endroit pour moi…
Avant :
Après :
Et aussi des mini crevettes.
Comme c’est mon anniversaire (ouïe on va moins rire l’année prochaine!), on s’installe dans un petit resto au bord de l’eau et on se commande une bonne bouteille de blanc chilien bien frais 🙂 !
Le soir on va également souper dans un super restaurant à Kampot et on fini la soirée dans un karaoké! Une petite salle avec un gros canapé et deux tables, un écran, des micros et une installation sono qui envouaille!! Bon en arrivant, on avait un peu souci car il y avait beaucoup de nanas à l’entrée et elles avaient plus l’air de vouloir gagner de l’argent avec leur corps que chanter du Jacques Brel! On pensait d’ailleurs qu’ils allaient nous en donner une ou deux dans notre salle mais on se retrouvera finalement que les trois avec deux gamines qui nous changeront les musiques et qui se feront une joie de nous regarder chanter et danser 🙂
La deuxième visite que l’on fait depuis Kampot s’appelle le mont Bokor. C’est un sommet qui se situe à une altitude de 1000m et dont la route pour y accéder est très sinueuse et a été entièrement refaite il y a moins de 3 ans. On part donc au petit matin à la recherche, non pas de scooters comme on le fait d’habitude, mais de deux vrais motos car ça grimpe! On finit par trouver deux moto cross de 250cm³ dans un très bon état et qui ont bien de la patate 🙂
En moins de deux nous voilà en train de traverser la ville pour accéder à la route qui nous mène au pied de la montée. Puis ensuite c’est un enchaînement de virages, lignes droites, épingles… Un circuit ouvert et le tout sans aucune circulation! Un vrai gosse! Bon après c’est sûr que c’est pas une Kawasaki Ninja ZX6R (non je n’y connais pas grand chose en type de moto, j’ai juste tapé sur google : moto super puissante :)) que je roule mais on se fait quand même plaisir!
Au sommet, on trouve des ruines datant de l’époque coloniale française dont une église et un ancien casino. Les bâtiments sont toujours debout mais complètement vides. Ils me rappellent le combat de loc dans le village de Nalé à Bure 🙂
Siem Reap et les temples d’Angkor
Nous disons aurevoir au sud du Cambodge et nous commençons de remonter gentiment pour rejoindre la Thaïlande quelques jours plus tard. Pour des raisons administratives, nous nous arrêtons à nouveau à Phnom Penh mais uniquement une journée avant de reprendre la route pour Siem Reap où se trouvent les fameux Temples d’Angkor! C’est donc avec une belle grosse grippe que j’arrive dans cette petite ville aux très nombreuses guesthouses et hôtels, restaurants du monde etc. Un endroit très touristique, normal lorsqu’on sait que plus d’un million de touristes visitent les temples chaque année. La chaleur est étouffante et prendre une chambre avec uniquement un ventilateur s’est révélé être une mauvaise idée… La température qui y régnait était de 33 degrés durant la nuit, et quand il n’y a pas de fenêtre, c’est dur! On change donc et on demande la clim cette fois-ci.. Nouvelle fausse bonne idée.. la grippe ne disparaitra pas de cette manière-là! Brrrrreeeffff…!
Après avoir dansé une bonne partie de la nuit dans une discothèque cambodgienne avec du gros son dancefloor made in Cambodia qui envouaille du lourd, on embarque dans le tuktuk batmobile le lendemain au petit matin pour partir visiter Angkor!
3 mots sur ces temples avant tout : Ils ont été érigés dès le IX ème siècle et les différents rois Khmers s’y sont succédés jusqu’au XV ème siècle. La ville d’Angkor qui abritait alors des monuments religieux magnifiques ainsi que des systèmes d’irrigation très sophistiqués était la capitale du Cambodge jusqu’à ce qu’elle soit déplacée à Phnom Penh. C’est en 1860 qu’un explorateur français découvrit les temples, alors oubliés sous une végétation luxuriante. Un royaume de 400km²!
Encore aujourd’hui, Angkor Vat, le plus grand édifice d’Angkor reste également un des plus grands édifices religieux jamais construit au monde. Le site est inscrit au Patrimoine Mondiale de l’Unesco depuis 1992 et fait parti de la liste du patrimoine mondial en péril depuis 2004. C’est vrai qu’on peut se demander comment certaines parties tiennent encore debout…
Nous Avons donc visiter Angkor Vat, le plus grands des temples.
Ta Prohm où la végétation a repris ses droits.
Angkor Thom, la ville entourée de murailles.
C’est absolument fabuleux de voir ces arbres et ces racines prendre possession des lieux, grimper, s’enrouler, s’entrelacer sur tout ce qu’ils trouvent… On y aura passé une journée et en raison de la chaleur qu’il fait, nous abandonnons l’idée d’y rester une journée supplémentaire.
Ben voilà! Le Cambodge c’est fini, on prend un bus en direction de la frontière thaïlandaise où moi je prends mon avion pour l’Australie et mes deux amies, elles, partent au Népal!
J’aurai beaucoup aimé le Cambodge, ses habitants, ses plages absolument magnifiques, sa nourriture, ses paysages, mais sans oublier les belles rencontres que j’y ai faites… J’aurai cependant moins aimé la chaleur qui y règne et l’agressivité des… moustiques! C’est un fléau le soir lorsque l’on sort… Et également le fait d’être toujours en alerte avec ses affaires. Si on souhaite se baigner dans la mer, il ne faut jamais laisser ses affaires sur la plage sans surveillance. Les enfants nous guettent de partout et un moment d’inattention et tout s’envole… C’est un pays très pauvre et n’importe quel objet de valeur disparaitra, c’est sûr! Enfin mis à part ça, vous l’aurez compris, j’y aurai passé du bon temps.
Le Cambodge marque aussi une grande étape de mon voyage car ça sera le dernier pays d’Asie que je visite dans mon tour du monde! J’aurai passé quasiment 8 mois à parcourir ce continent du nord au sud et d’est en ouest. Le bilan sera cependant pour plus tard! En attendant, je vous retrouve dans quelques temps au pays des Kangourous et des Koalas où j’ai prévu d’y rester environ 1 mois. Avec ce que j’ai prévu de voir et faire, ça va être la course! 🙂
A bientôt les amis!